La Story du King of Shock

GG Allin : The King Of Shock

King Of Shock : GG Allin trouve enfin sa voie, sa voix, et ça se voit

Ca y est, enfin GG Allin a décidé d’arrêter de se faire, enfin de s’ennuyer à mort avec les Stripsearch et les Jabbers. En 1984, il quitte ce milieu trop beau, ou trop coincé ou pas assez drogué, ou tout ce qu’on veut.

Les Jabbers se sont reformés vingt ans plus tard, sans GG Allin, mais mentionnant toujours d’une manière ou d’une autre son nom comme sur cette affiche d’un de leurs derniers concert :

the-jabbers-churchu-1984-scumfuck-gg-allin-shockyou-2

Mais si sur leur page facebook on peut lire que leur ville d’origine est : « Live Free or Die« , ça n’a plus grand-chose à voir avec le groupe d’origine qui, pour rappel, ne cassait déjà pas une patte à un mollusque à l’époque. Et même si leurs concerts sont visiblement interdits aux moins de 18 ans et que semble-t-il on y pogote encore, le slogan « Not for your pleasure but for your disconform », qu’on trouvait sur la pochette de l’extended play « Public Animal N° 1 », a pris un sens plutôt ironique.

(Pour nos jeunes lecteurs : un extended play (EP), est un vinyle de 17 cm (et donc pas un 48 tours) de diamètre comportant généralement quatre titres)

Mais revenons à notre King of Shock. GG Allin est donc bien décidé à ne plus perdre son temps à composer des bluettes. Il suffit de lire les titres des morceaux figurant sur le premier EP de The Scumfucs, son nouveau groupe, pour comprendre qu’on vient de franchir un grand pas dans la mauvaise ou la bonne, c’est selon, direction :

Hard Candy Cock – Out For Blood – I Don’t Give A Shit – Drink Fight & Fuck – Convulsions scumfucks-gg-allin-shockyou-

Quel programme ! Mais surtout, si les titres sont prometteurs, les paroles en sont à la hauteur. Ainsi le premier morceau « Hard Candy Cock », qui est aussi le titre qu’on donne à ce premier vinyle, se veut une invitation, voire initiation, en musique à la fellation. Et comme il le chante, ce n’est pas de la romance :

It’s getting hard, it’s coming too Hard candy cock just for you Suck, suck, suck, suck, suck, suck Hard candy cock, hard candy prick, hard candy stick Stick it in your mouth, don’t take it out You want me, I want you It’s no romance, just fuck and screw Suck, suck, suck, suck, suck, suck Hard candy cock, hard candy prick, hard candy stick Stick it in your mouth, don’t take it out Suck, suck, suck, suck, suck, suck Hard candy cock, hard candy prick, hard candy stick Stick it in your mouth, don’t take it out It’s getting hard, it’s coming trough Hard candy cock just for you Suck, suck, suck, suck, suck, suck Hard candy cock, hard candy prick, hard candy stick Stick it in your mouth, don’t take it out

C’est entraînant, allez on bouge la tête en cadence. Et oui, le rythme c’est important… dans la musique punk. Tout aussi entraînant et poétique : son Drink Fight & Fuck, qui en quelques phrases simples et efficaces résume ce qui désormais est la philosophie de vie de GG. Mode de vie, qui, comme il dit dans son texte, ne lui procure aucune honte. Précision peut-être encore nécessaire à ce moment-là de sa carrière, mais plus pour longtemps.

gg-allin-scumfucs-1986We like to drink and party hard We’re not afraid to fight, we’re not afraid of die We like to fuck, any girl will do We’re not ashamed of the things we do Drink, fight and fuck Drink, fight and fuck Give me a bottle, Jack Daniels will do Stay out of my way I’m gonna flatten you Give me a girl, I don’t care who ‘Cause drink, fight and fuck is what I’m gonna do Drink, fight and fuck Drink, fight and fuck Drink, fight and fuck Drink, fight and fuck We like to drink and party hard We’re not afraid to fight, and we’re not afraid of die We like to fuck, just any girl will do We’re not ashamed of the things that we do Drink, fight and fuck Drink, fight and fuck

Allez, vous avez une semaine pour mettre en pratique cette hygiène de vie, car ce n’est que le début…

4 réflexions sur “GG Allin : The King Of Shock”

  1. Ca serait dommage de ne pas faire participer les non-anglophones de ce superbe témoignage….

    “Jusqu’à l’âge de cinq ans, ma vie fut rythmée par la maladie et la violence. J’habitais dans une cabane en bois, au fond d’une forêt dans le nord du New Hampshire, avec mon père, ma mère et mon frère. Nous menions une existence primitive et antisociale, mais tellement réelle. On n’avait pas l’eau courante, presque pas de chauffage, et nos conditions de vie étaient étouffantes, à la limite du supportable. Mon asthme me rendait malade comme un chien et chaque bouffée d’air que je respirais était une victoire sur une situation familiale émotionnellement instable, vécue entre 4 murs sentant la peinture défraichie…nous n’étions pas une famille, nous étions des prisonniers. Notre geôlier était mon père, et mon père était prisonnier de lui-même. Depuis toujours, son but avait été de nous tuer, mon frère et moi, puis de se suicider avec ma mère. On s’en était rendu compte à de très nombreuses reprises. Papa refusait qu’on s’amuse autour de la cabane et faisait en sorte qu’aucun objet de divertissement n’entre dans la maison. Si jamais il nous voyait jouer avec quelque chose, il nous le confisquait et allait l’enterrer dans les bois. On ne voyait d’autres personnes que très rarement, le téléphone nous était interdit et les activités étaient triées sur le volet…mais on avait appris à accepter la situation. A l’époque, on ne connaissait rien d’autre.
    Après avoir vécu ainsi cinq ans dans des conditions barbares, ma mère a commencé à échafauder un plan pour nous sortir de là. Elle avait déjà fait une tentative, mais au final j’avais été repris. Puis, un beau jour, alors que mon père était parti travailler à la papeterie, maman a rapidement fait nos bagages et a laissé derrière elle tout ce qui ne tenait pas dans une valise. C’est comme çà qu’on s’est enfui, et que j’ai dit au revoir aux cinq première années de ma vie….. cinq ans qui resteront à jamais gravé dans mon âme. »

    1. Un tout grand merci pour cette traduction !!! La maitrise de la langue anglaise est indispensable pour vraiment apprécier les grandes nuances et la finesse des paroles des chansons du King of Shock, à ne pas manquer tout bientôt dans la Story 🙂

      (petit avant goût : You piece, you piece of puppet property shit)

Laisser un commentaire

Retour en haut