Pompéi, vous connaissez ?
Si tout le monde, ou presque, connaît Pompéi, moins connaissent Herculanum, Oplontis et Stabies, autres sites voisins ayant pourtant vécu la même tragédie. Si vous connaissez plus ou moins l’histoire de cette éruption du Vésuve, ou celle du moulage qui permit de restituer la posture de certaines victimes au moment où la mort les surpris, combien d’entre vous savent ce dont il est question lorsqu’on parle de Mystères pour qualifier une des villas de Pompéi ? Mais s’il est une chose que vous savez certainement c’est qu’il y avait un lupanar dans la ville. Et, oui, on vous connaît si bien. Pourtant, pourtant, plus curieux qu’érudits, vous ignorez sans doute que les fouilles des différents sites permirent de mettre à jour une des plus belles et époustouflantes collections d’œuvres érotiques antiques.
Et le Musée secret de Naples ?
Il n’y a pas de raison de vous mutiler pour autant, votre ignorance est des plus légitime, vu que toutes ces pièces sont conservées au sein du Musée secret de Naples et si c’est secret… et oui.
Si toutes ces pièces ont longtemps été mises au secret, c’est que ces représentations érotiques ont de quoi choquer les âmes sensibles, pour preuve, voici une des premières œuvres érotiques retrouvées, qu’on aurait pu intituler « … et Pan la chèvre » :
Cette chambre secrète était considérée comme tellement sulfureuse qu’on alla même, à une époque, jusqu’à en murer les entrées. Toutefois en 2005, devant estimer que face à Internet sa chambre secrète c’était plus si terrible que ça, le Musée National d’Archéologie de Naples, décida d’ouvrir au public averti les portes de cette chambre honteuse.
Isolé le plus possible du reste de ses prestigieuses collections, le musée paria sur le fait que cet encombrant héritage du passé vivrait sa vie en toute discrétion, et cette stratégie paya pendant presque 9 ans. Mais voilà que le 24 Novembre 2013, dans l’indifférence ou presque, un écroulement détruit une fresque sur le site archéologique de Pompéi. Cet incident irrémédiable étant suivi par d’autres, on commence à pointer du doigt le sous-financement de la culture et du patrimoine en Italie. Le 31 décembre, l’UNESCO se fâche, mais on sait ce que ça vaut, bref rien ou pas grand chose ne bouge vraiment.
Le Musée secret revu et censuré
C’est là qu’un trio d’artistes viennois va décider d’agir pour dénoncer la bêtise des conservateurs pas si conservateurs qui dirigent le pays. Ils vont aller gratter là où ça gêne en mettant en lumière la « honte » de la grande culture italienne : le cabinet des secrets.
Le trio s’appelle TEAM[:]niel et leur idée est de monter une exposition qui portera le titre de : « « ErotiCAM Gabinetto segreto II ». L’idée est simple : imaginer que ces œuvres érotiques subissent des dégradations et remplacer les parties détériorées par de l’érotisme contemporain, dirons-nous. Mais déjà trop de blabla, les images parlent d’elles-mêmes :
Comment ? Vous ne voyez rien… ?
Et la provocation fonctionna. Car plus enclin à s’offusquer de nudité que de l’état de son patrimoine, le ministère de la culture refusa que l’exposition prenne place au sein du Musée National de Naples. Heureusement, un autre musée, le Cam de Casoria, profita de l’occasion pour faire le buzz en ouvrant grandes ses portes à l’exposition, ce qui fit évidemment grand bruit dans la presse.