David Nebreda : Vaincre le mâle par le mal

 Mes biens chers frères, mes biens chers sœurs,

Que ressentir face à l’artiste du jour, David Nebreda ? La réponse n’est pas aisée.

L’ancienne religieuse que je suis a tout de suite pensé à Job, ce héros de l’ancien testament rempli d’ulcère, vivant à moitié nu sur un tas de fumier. L’historien, lui, n’a que l’embarras du « Shoa » (si, si, vous y penserez vous aussi en voyant les photos). Quant à Joëlle Milquet, elle nous resservirait un coup d’« hystérie mortifère démoniaque » dont elle a le secret. Garanti !

Et vous, ça vous fait quoi comme effet cette photo autoportrait ?

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Et celle-là ?

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Vous le savez, à Shockyou, on est parfois un peu….disons….taquin. On aurait pu dire plein de choses choquantes telles que « voici la nouvelle pub’ pour Slim Fast », mais là, on n’est pas vraiment dans le mood, parce que :

David Nebreda est un photographe de l’extrême, dans tous les sens du terme.

Extrême, parce que malade, tout d’abord. Etre diagnostiqué schizophrène a 19 ans n’aide pas. Refuser de prendre son traitement, encore moins. Voici plus de 30 ans qu’il alterne les séjours en hôpital psychiatrique.

Extrême, pare que cet espagnol, de maintenant 63 ans, s’impose des conditions de vie très strictes : dans son deux pièce de Madrid qu’il ne quitte jamais, il ne prend aucun médicament, se refuse à tout moyen de communication avec l’extérieur (…et dire qu’il ne s’abonnera jamais à Shockyou…), a fait vœux d’abstinence et jeûne volontairement pour se donner cette apparence.

Extrême, enfin, parce que l’auto-mutilation n’a que peu de limite pour Nebrada. A côté de lui, les photographes de Paris-Match (« Le poids des mots, le choc des photos » paraît-il) peuvent aller se rhabiller. Et dans le vestiaire des cadettes du FC Chastres qui plus est !

Dans une série de photos, baptisées « Auto-portraits », Nebreda glace le public d’effroi :

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Et que celui qui n’ose regarder fasse comme l’artiste : se cacher le visage !

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On pourrait penser qu’une partie de son œuvre est « christique » lorsqu’on regarde certaines photos, telle celle-ci, qui fait penser au Suaire de Turin. Côté pile :

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et côté face :

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Mais l’intéressé s’en défend. Pire, il va même jusqu’à dire que :

« Je ne suis ni un masochiste, ni quelqu’un qui photographie des blessures ».

David Nebreda, on peut l’aimer, le détester, être fasciné ou vouloir détourner le regard….mais on ne peut y être indifférent.

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A y regarder de plus près, l’espagnol est une sorte de « Pier Paolo Pasolini »…les trois cercles y passent.

Le cercle du sang (sponsorisée par Wilkinson, on vous en reparlera)

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Le cercle du sexe (sponsorisée par l’amicale des acupunctures)

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…et, oui, le cercle de la merde (à éviter si vous êtes sur le point de passer à table)

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Bon appétit à tous !

(Mais au sein de l’équipe Shockyou, on ne peut s’empêcher de penser que pour être encore plus Shockyou, Nebreda aurait pu utiliser la merde d’un autre plutôt que la sienne …)

 

Voici encore quelques photos en vrac, qui se passent de commentaires …

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Les photos de Nebreda ne sont connues du public que depuis 1998. Avant cette date il n’exposait pas, et ne cherchait pas à le faire.

David Nebreda ne voulait pas choquer le monde, c’est le monde qui a voulu être choqué …

Et ça fait toute la différence.

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