En Chine on aime se faire mal, surtout si en plus c’est choquant
Sans doute vous demandez-vous, mais que vont-ils bien pouvoir trouver d’encore plus shockyou que la prédilection pour les fœtus d’artistes chinois comme le couple Sun Yuan et Peng Yu ou Zhu Yu ou encore Xiao Yu.
Rassurez-vous, il y a encore du bonheur, de la douleur à venir grâce au monde de l’art moderne chinois. Il est en effet temps de lever le voile sur une autre tendance de certains artistes chinois : le masochisme.
Un des champions dans cette catégorie, mais pas LE champion car nous avons évidemment gardé le meilleur pour la fin, est l’artiste Yang Zhichao.
J’ai oublié mon numéro
Comme tous les chinois, Zhichao a une angoisse importante : perdre ou oublier son numéro d’identification personnel, alors trouvant le sien très joli il a décidé en 2000 de se le faire graver sur la peau. Non, on rigole, pas grave, mais marqué au fer rouge, c’est mieux, non ? La performance porte le nom de Iron :
Sans doute pour le simple plaisir de faire sonner à son passage à chaque fois les détecteurs de métaux, Zhichao demanda à un autre artiste, Ai Weiwei secondé d’un chirurgien, de lui implanter un petit objet en métal dans la jambe, avec pour corser un peu la performance, le fait que Ai Weiwei ne lui dise pas ce dont il s’agit, doù le titre de la performance : Hide. Et encore à ce jour, Zhichao transporte en lui un objet dont il ignore tout.
L’art botanique à fleur de peau
Mais trêve de plaisanterie entre artistes, retour à la Chine et ses traditions, avec l’art ancestral chinois de l’herboristerie, mais dans une version inversée, car oui comme ils vivent la tête en bas, les chinois font tout à l’envers. Et donc au lieu de s’appliquer des plantes sur le corps pour le soulager, Zhichao va, en 2000 lors de la fameuse exposition Fuck off, s’en implanter pour le faire souffrir. Oui, oui, implanter. Voici donc la superbe Planting Grass :
Les plantes ne devant pas produire suffisamment l’effet escompté, notre artiste de la douleur va encore aller plus loin en 2004 avec Earth, performance durant laquelle il se fera, lors d’une opération chirurgicale, déposer un peu de terre sur le haut de l’estomac.
Ah oui, j’allais oublier de préciser, mais est-ce vraiment nécessaire… toutes les performances se font sans anesthésie : endormir n’est pas jouer (proverbe chinois).
Les 3 infos et demie dont tout le monde se fout :
- Il est né en 1963 à Gansu et a étudié à l’université artistique de Mandchourie du Nord.
- En 1999/2000, il s’arrange pour se faire interner dans un hôpital psychiatrique de Gansu. Il tiendra un journal de cette expérience d’un mois qui sera aussi secrètement filmée et photographiée. Il ne sortira pas de cette performance, intitulée Fort Jiayu, complètement indemne, doutant même de sa propre santé mentale suite à un traitement à base de séances d’électrochocs de plus de trente minutes et de fortes doses de sédatifs.
- L’artiste explique sa démarche ainsi : «Seule l’expérience personnelle de la douleur me permet d’accéder à des intuitions qui ne peuvent être atteintes sur le plan de l’abstraction. La douleur est une manière d’accéder à un autre sentiment d’exister»
- Aux dernières nouvelles, le bout de terre sur l’estomac