On ne présente plus Jan Fabre, le grand maître contemporain de l’art choquant. Et en spécialiste de l’art qui dérange, Jan connaît l’énorme potentiel qu’ont les animaux dans cette discipline. Il suffit pour s’en convaincre d’aller faire un tour du côté de nos Barges de Noé.
Si certes il avait fait un certain effet en recouvrant un des plafonds du palais royal de Belgique de scarabées, c’était surtout esthétique. Non, la vraie prise de conscience de la dimension irrationnelle, et donc toujours amusante pour qui veut donner dans la provoc qu’entretient l’homme avec certains animaux, s’est produite pour l’artiste en 2012 à Anvers lorsque, voulant rendre hommage à la photo de Philippe Halsman, « Dali Atomicus », il organisa une performance qui consistait en un lancer de chats sur les marches de l’escalier de Hôtel de ville d’Anvers, doit voici le résultat :
La vidéo choqua tellement le monde des amis des animaux, qu’il préféra s’excuser publiquement, s’étant fait agresser physiquement.
Mais il faut croire que, chassez le besoin de choquer, il revient au galop, dans le cadre d’une rétrospective que lui consacre le musée de l’Ermitage à Saint-Péterbourg depuis le 23 octobre « Jan Fabre : Knight of Despair / Warrior of Beauty », l’artiste a décidé d’exprimer à nouveau son étrange passion pour les animaux à deux différences près cette fois : il ne s’agit plus de chats, mais de chiens et ils ne sont plus vivants, mais morts. Cadavres canins, victimes de la route, qu’il suspend à des crocs de boucher et met en scène dans un décor de carnaval pour célébrer la victoire de l’art sur la mort.
Bref la déco parfaite pour votre prochaine soirée zoo-nécrophile, d’ailleurs si vos convives ont le mauvais goût de ne pas aimer les chiens, il est possible de décliner le concept avec des chats, des lièvres,… voire pour les amateurs d’exotisme des perroquets….
À vous de juger :
Pour les amateurs, l’expo est à voir jusqu’au 30 avril 2017. Toutes les infos sont sur le site du musée de l’Ermitage.