Cebú

Réalisé par Pablo Belaubre

Année : 2013

Acteurs : Daylis Garcia, Jorge Molina, Claudia Muniz

Durée : 12 minutes.

Synopsis :

Un boucher aux mains expertes, une cliente bien en chair, un inquiétant rituel. Une histoire d’amour, de jalousie, et de viande. Une allégorie qui, pour les connaisseurs, évoquera la nostalgie des russes et l’exubérante sensualité cubaines.


Pablo Belaubre, je dois l’avouer, jamais je n’en avait entendus parler. Ce n’est qu’en naviguant sur les profils FB des contacts de mes contacts, que je suis tombé sur un lien me catapultant directement sur ce curieux court métrage. CEBU…

Le début comme la fin de ce court, nous paraît ultra aseptisé, la disposition du mobilier de la boucherie y est ultra ordonnée, l’atmosphère froide. Jusqu’à ce que débarque Maruska.

La cliente qui n’est visiblement pas là pour faire ses emplettes, ne cache en rien ses attentions libidino-culinaire…(remarquez, il est évident que les deux vont de paire).

Point de traits de caractère spécieux non plus chez Ivan, ce petit boucher. Tout est clair entre ces deux êtres humains.

LA BONNE VIANDE SE MANGE

TOUJOURS

CRUE

Entrons dans le vif du sujet.

Le pitch, n’est ni plus ni moins qu’une banal histoire d’amour tournant en un sordide fait d’hiver (le premier qui me fait une remarque je l’emmerde), une passion brûlante qui aura pour finalité de consumer la rigueur de la Mère Russie et la terrible sensualité cubaine. A l’instar d’un simple vaudeville avec le sacro saint amant caché dans le placard la première réaction que nous pourrions avoir en le regardant est fascination envers cette sensuelle Marushka ou…du dégoût ou…une attraction répulsive…

LE TABLEAU

«  Nous avons choisi de créer de toute pièce notre boucherie idéale, dans un petit studio, pour obtenir la blancheur aseptisée que n’offrent pas les boucheries à ciel ouvert de Cuba »

Aseptisée, voilà le qualificatif adéquate pour décrire le décors et même de l’atmposphère, bien qu’une certaine chaleur ressorte de l’iddyle naissante de nos deux protagonistes. Néons aveuglants, viande froide tranchent avec l’ambiguïté de la situation. Il faut reconnaître une chose, deux scènes sont d’une beauté littéralle.

1- La scène d’amour dans la chambre froide.

Je ne vais pas abuser d’adjectifs inutiles comme puissant ou fort et que sais-je…

Elle est juste belle…et ouais…puissante. On aurait presque envie de remplacer cette musique diffusée durant cette danse par ce merveilleux track de Thy Light intitulé … « And i finally reach my end ». Pourquoi cette chanson ? Simplement car on ressent la précarité de cette transcendante amourette…

2- La scène de la découpe.

Là encore, on ne peut que constater étrangement un instant de fraicheur, un flottement, une sorte de pardon, l’importance que prend l’amour dans ce film est incontestable. L’intimité côtonneuse, cet instant de flottement mêlée à la dureté des images, rendent cette séquence très érotique.

Enfin…. Ce film dérange, dégoûte, fascine. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne laissera pas le spéctateur indifférent et c’est le but précis qu’a voulut avoir le réalisateur. C’est une œuvre qui est pour le moins (à mes yeux), magistrale, abouti.

Après…Je n’y vois qu’un seul petit bémole…Il en faut au moins un car le cas contraire, ce n’est pas marrant n’est-ce pas !?

Pourquoi avoir mis l’alliance en apparence dans le dernier plan séquence ??? Sans ce petit détail, juste avec ce zoom sur la viande, cela aurait suffit à faire comprendre au spéctateur le triste sort de ce pauvre Ivan qui n’en demandait pas tant…

Parlons aussi des acteurs. Marushka aka Daylis Garcia, magnifique actrice, au charmes pour le moins imposant, donne la réplique à son acolyte avec excellence. Pourtant, rien ne laissait présager une telle préstation de sa part, car rien n’était gagné. Scènes de nu omniprésente, comportement lascive mais sans vulgarité aucune.

« Un jour elle a entendu des rires qui venaient de derrière le moniteur, ça l’a vexé, j’ai dû virer tout le monde du set pour toutes les scènes de nu et y en a plein ! Ça la stressait quand même beaucoup, et ça s’est ressenti. Pour moi c’était le défi numéro un, de la faire jouer avec naturel. Enfin, elle se débrouille bien. »

-Pablo Belaubre-

Il est vrai que pour cette jeune femme pour qui ce fut le premier rôle de sa vie et qui n’a jamais fait de cinéma de son existence, le challenge fut..de taille (désolé pour le jeu d’esprit…). Mais force est de constater que son jeu est sans fausses notes. Tout en grace, tout en sensualité.

Jorge Molina. Jorge Molina… Et là, je ne remercierais jamais assez Pablo Belaubre pour la découverte de ce personnage, cette gueule. Car si je ne me serais jamais interessé à Cebu, je ne me serais jamais interessé à Pablo et de facto à cet artiste tout aussi complet qu’est Jorge Molina…Réalisateur, acteur et autant de casquettes dans le milieu.

Réalisateur transgressif qui à tourné de nombreux courts de qualités mais qui restent néanmoins très…étrange par essence.

Donc tout ça pour vous dire que sous la coupe de ce génial Pablo, vous pourrez découvrir un film d’une beauté bouchèrement sensuelle, mais aussi un artiste incroyable !

Dont je ne manquerais pas de faire un coup de projecteur !

Merci à toi Pablo pour ce film lyrique!  !

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