Vibroboy

VIBROBOY

Réalisation de Jan Kounen

France

1994

Acteurs: Dominique Bettenfeld, Michel Vuillermoz , Valérie Druguet , Fabien Béhar , Flushman

Avant de continuer la lecture de cette MERVEILLEUSE critique, je vous invite tout de même à regarder ce très court trailer.

Syno : Francis aka Franscesca, dérobe au fin fond du Mexique une statue aztèque. De retour en France, il « offre » l’encombrant objet à son amie Brigitte. Mais celle-ci est mariée à une brute patentée doublée d’un machisme surdimensionné, Léon. Celui-ci brise la statue, provoquant en lui la réincarnation d’une divinité antique. Ce dernier se donne le nom de Vibroboy, super-héros névrotique doublé d’un maniaque sexuel techno-primitif.

 Parlez-moi d’amour…Dites-moi des choses tendres

Quelques émanations d’un Délicatessen par-ci, une pincée de Tetsuo par là, un soupçon de super-vilain à la sauce Bioman ici. Rajoutez à cela ce qui se fait de mieux dans la France d’en bas, un couple de basse lignée et un amateur de Modes et Travelo et on obtient VIBROBOY.

Jan Kounen qu’on ne présente plus (pour les connaisseurs), à réalisé le très bon Doberman dans lequel nous pouvons voir le brillant (j’emmerde ceux et celles qui ne l’aiment pas) Vincent Cassel, Blueberry l’expérience secrète avec le même acteur… Et bien d’autre courts-métrages de grande qualité (Ce qui est un point de vu purement personnel).

Bienvenue à Vibroland petite fille !!!

Il se peut que si vous le regardez pour la première fois, il vous saute aux yeux comme un court mét’ fait de bric et de broc, avec des répliques potaches et ultra sexistes… Mais dans la réalité, il en est tout autre. Jan Kounen s’entoure d’atouts majeurs qui apportent une plus-value non négligeable à cette réalisation. Marc Caro à la direction artistique… Marc Caro… Et bien Marc Caro, pour les nuls, c’est le monsieur qui s’est aussi occupé du génial Delicatessen… Oui oui ! Regardez bien et vous y verrez cette patte si particulière, si similaire…N’est-ce pas ?

Les dialogues ne sont pas non plus à mettre de côté. On y retrouve la signature de Jan, très portée sur le verbe sexuel, un phrasé putassier bien placé que l’on retrouve aussi dans Doberman, cela va de soi…

Derrière la caméra, Jan Kounen se fait plaisir en usant et abusant de swirl camera (caméra tournoyante, terme utilisé pour le tournage de The Ghastly ones de Andy Milligan) savamment utilisée et qui n’est pas sans nous rappeler un certain Evil Dead de Sam Raimi… Les clins d’œil filmiques sont légions, omniprésents et assez brefs pour être appréciés à leur juste valeurs. Je vous invite par ailleurs à jeter un oeil sur le film dont je fais référence, The Ghastly ones sur IMDb et aller chercher un trailer ici et là Genre là, clique sur le lien car tu en as envie!!

Il est fort dommage que ce petit chef-d’œuvre n’ait pas vu le jour sous forme d’un long métrage, car je pense qu’il y a pléthore de matières à exploiter. L’humour y est présent sous toutes ses formes, la symbolique également (le réalisateur doit avoir une sexualité débridée), le travail effectué sur les effets de plateau sont pour le moins soignés.Tout les ingrédients sont rassemblés pour en faire un très bon long métrage.

Mais reconnaissons tout de même que Delicatessen est omniprésent dans ce film !! Photographie, les gueules des acteurs, l’atmosphère. Cela paraît comme un joli hommage à ce grand film. Mais aussi à Tetsuo, considéré comme l’un des premiers film cyber-punk de ce bas monde.

Hormis le fait qu’il soit légitime de le comparer à une multitude de films, Vibroboy, est avant tout une œuvre unique. J’ai passé 30 minutes de vraies rigolade entre les dialogues d’une grande profondeur que l’on pourrait suspecter d’avoir été écrit par des phallocrates, le « Joyeux anniversaire Brigitte » d’une grande beauté, accompagné de cette fuck-machin sortit tout droit d’une immonde vidéo YouPorn catégorie Weird et bien évidemment la maîtrise totale du sujet par monsieur Kounen. Je ne saurais vous en dire plus tellement cela m’a laissé sans voix.