Retranscription d’une conversation hier à 12h44 dans le bureau de Chantal, secrétaire de direction, et F-X, archiviste (qui va apprendre qu’il ne connaît pas tout en artistes choquants) :
F-X : « Bonjour Chantal »
Chantal : « Oui, heu, bonjour F-X ».
F-X : « Tout va bien ? Il est presque midi, et on ne t’a pas vu quitter ton bureau de la matinée. C’est pas que ça nous ennuie, mais comme tu es la seule à savoir faire du bon café… Enfin, du café, enfin tu vois de quoi je parle… »
F-X : « Chantal ? »
Chantal (chuchotant presque) : « Je ne peux pas me lever. »
F-X : « ??? »
Chantal : « J’ai un énorme trou dans mes bas, je pense qu’on a fouillé dans mes affaires à la maison car ils sont tous troués. Sans doute mon fils qui a dû jouer à se déguiser..
Tu sais, il est à l’âge où l’on se cherche, comme on dit… »
F-X : « Mais tu aurais pu mettre un pantalon aujourd’hui, alors. »
Chantal : « Oui, enfin, non, c’est Benoît qui s’occupe du bureau aujourd’hui, et tu connais ses goûts particuliers… Si je veux qu’il accepte ma demande de congé… Il ne me reste plus qu’à soit me mettre à la couture, soit à pleurer… Le problème est qu’en couture je ne suis vraiment pas un Cata ».
F-X : « Ma pauvre Chantal, le stress rend ton français encore plus, comment dire, enfin, pire que d’habitude. On dit : c’est une cata. »
Chantal : « Mais non, tu n’es pas au courant du projet d’atelier de couture Shockyou ? C’est vrai qu’aux archives, tu es forcément toujours le dernier à être mis au courant. Il avait pourtant été annoncé en grandes pontes avant le lancement du site. »
F-X : « Pompe, Chantal, pompe. »
Chantal : « T’es vraiment un pervers F-X ».
F-X : « Mais tu es folle Chantal, je te parle de l’expression “en grandes pompes”, et donc ce Cata ? »
Chantal : « David Cata a un problème, il n’a pas beaucoup de mémoire. Alors lorsqu’il était ado il écrivait les numéros de ses petites amies sur sa main pour ne pas les oublier, ou les heures de rendez-vous, enfin tous les trucs qu’il avait peur d’oublier. Mais avec le temps c’est le visage de ses proches qu’il a de plus en plus peur d’oublier. Alors un soir qu’un de ses amis lui faisait remarquer qu’il avait l’art de la broderie dans la peau, il s’est tout logiquement dit : mais c’est bien sûr !!!! J’ai l’art de la broderie dans la peau, alors je vais me coudre le visage de ces personnes dans la paume de la main et en plus une fois que je retirerai les fils, j’aurai pour un temps la forme de leur visage en cicatrice. »
Sans doute que pour lui l’expression “avoir des amis sous la main” n’était pas assez, il les voulait dans la main, là où d’autres ont un poil, lui a ses amis.
Petit atelier pratique en mode vidéo :
Mi vida a flor de piel. David Catá from David Catá on Vimeo.
Une autre expression qu’il a interprétée à sa manière est “avoir la main verte”.
Et si certains ont des poches sous les yeux, lui c’est évidemment dans la main qu’il s’en est taillé une. Sans doute que s’il avait été un artiste sino-masochiste, il aurait fait de cette poche un cendrier, mais comme il n’est qu’Espagnol, ben ça devient soit un pot de fleur, soit un repose doigt ?
F-X : « A mon avis c’est plus sexuel. N’empêche que tu dois avoir l’air un rien benêt dans la rue à te promener avec les doigts ainsi dans la paume de ta main. »
Chantal : « Ah bien tu vois que tu as lu le dossier préparatoire du cours de couture, mais on prononce benette. »
F-X : « Non, Chantal, c’est un homme, donc on dit benêt. »
Chantal : « Mais non, je te parle d’Eliza Bennett, cette britannique ne pouvant laisser passer une telle opportunité de mettre ainsi en valeur l’art de la broderie anglaise, et comme c’est une fille, c’est évidemment bien plus coloré :
Chantal : « Ah mais chut, voilà Benoît, croisons les doigts pour que mon plan séduction ne soit pas cousu de fil blanc… »
Bonus :
Les trois infos et demie dont tout le monde se fout :
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Pour Bennett, il s’agit ainsi de faire réfléchir sur la sous-rémunération du travail des femmes, sa performance en 2011 s’intitulant : « A woman’s work is never done » (le travail d’une femme n’est jamais fini). C’est toutefois un peu léger comme engagement si on pense au piercing de la Place Rouge, ou même pour rester dans le thème de sa couture des lèvres.
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Visiblement pour Cava ce fut plus douloureux, vu qu’il explique que la douleur ne devait pas être une limite à son attachement pour les siens et au lien, c’est le cas de le dire, qui les unis.
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Selon les dires de l’artiste elle-même, ce ne serait pas aussi douloureux qu’il n’y paraît, tout au plus quelques picotements.
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Alors selon nos informations, un autre artiste à réaliser ce même genre de broderie sur l’épiderme de sa
Pour aller plus loin…
Si vous voulez examiner leurs œuvres sous toutes les coutures : voici le site de David Cata et celui de Eliza Bennett